DEAR MUESLI
Me, granola and I
Comme toutes les chouettes aventures, celle-ci commence par une coïncidence. Bakang, Dikom et Sylvain se rencontrent sur leur lieu de travail et découvrent qu’ils ont un goût commun… pour le muesli. Entre des mamans qui ne leur achetaient pas de goûters sucrés quand ils étaient petits et une passion commune pour le sport, ce mélange de flocons d’avoine est pour ces jeunes Parisiens la meilleure alternative. À tel point qu’en 2015, forts de leur surnom de Muesli Boys, ils lancent leur marque Dear Muesli. “Cher muesli”, comme une lettre dédiée à cet aliment qu’ils ont décidé d’adapter à toutes les envies et à tous les besoins. La preuve.

Street Bouche : Dear Muesli est né en 2015. Comment tout a commencé ?
Bakang : L’aventure a commencé plutôt naturellement, lorsque Dikom et moi avons rencontré Sylvain. On avait un job étudiant chez Abercrombie & Fitch, et Sylvain a débarqué des États-Unis avec son petit granola. Nous sommes tous les trois sportifs et le muesli est le petit-déjeuner parfait dans notre cas, parce que c’est gourmand et sain en même temps.
On venait au travail le matin avec notre granola. Nos collègues ont commencé à nous demander pourquoi on venait tout le temps avec ça. On leur a expliqué, on leur a fait goûter des recettes, gratuitement. Ça a pris de l’ampleur, et de cinq personnes qui nous commandaient du granola on est passé à 30. Les gens nous appelaient les “Muesli Boys” et le nom est resté.
Nos collègues nous ont poussés à faire tout ça de façon un peu plus sérieuse, donc on a créé un compte Instagram et assez vite, les gens nous ont demandé où ils pouvaient se procurer du muesli. À partir de là, on a commencé à livrer nous-mêmes et on à lancé une petite plateforme sur internet. Aujourd’hui on vit de ça et on a huit employés.
SB : Vous faisiez quoi avant de vous lancer dans l’aventure Dear Muesli ?
Bakang : Avant, je donnais des cours pour apprendre à développer des applis, des choses comme ça. J’avais une boîte média, un journal lifestyle. Dikom faisait un master de commerce international, il travaillait en même temps et avait une boîte de photographie. Sylvain faisait ses études aussi. On n’a pas eu peur de se lancer, le concept a plu tout de suite avant même que l’on commence sérieusement.



SB : On raconte que ce sont vos mamans qui vous interdisaient de manger des goûters sucrés… On peut dire que c’est un peu grâce à elles tout ça ?
Bakang : Carrément ! D’ailleurs, on est en train de préparer un muesli qui leur sera dédié. C’était chiant parce que quand on était petits, on n’avait pas le droit de manger des goûters tout prêts, des biscuits… Du coup, on les chopait chez nos copains en cour de récré, on faisait du troc. Plus tard, on s’est rendus compte de la chance qu’on avait.
“On a tous un intestin unique, qui ne répond pas aux aliments de la même façon, mais les produits en vente aujourd’hui sont standardisés.”
SB : C’est vous qui élaborez toutes vos recettes ? Vous cuisinez vous-mêmes ?
Bakang : On élabore nos recettes nous-mêmes et une nutritionniste nous aide à faire en sorte que les mélanges soient bons, mais aussi et surtout sains. Au début, on cuisinait nous-mêmes mais avec le temps, on a délégué. On a employé des gens justement pour ça. Dikom s’occupe du marketing, Sylvain est sur le produit et s’occupe aussi de la nouvelle formule que l’on va sortir d’ici à trois mois.
SB : C’est quoi cette nouvelle formule ?
Bakang : On aimerait permettre à nos clients de créer leur propre recette de muesli. On s’est rendu compte que les gens nous demandaient souvent conseil, pour savoir quel ingrédient ajouter à tel muesli par exemple. Mais même si on donne toutes les clés aux gens, ils aiment être conseillés et aidés.
SB : Sur votre chaîne YouTube, The Muesli Boys Kitchen, vous proposez aussi des tutos recettes…
Bakang : Justement, on s’apprête à sortir une saison 2 ! On a un peu plus de budget. Les premières vidéos, on les a tournées à trois et en deux jours [rires] ! Ce sera donc un peu mieux. Il y a beaucoup de jeunes comme nous qui ne savent pas quoi manger au petit-déjeuner et l’idée de nos vidéos était de montrer qu’avec pas grand-chose dans son frigo et un peu de créativité, on pouvait faire pas mal de choses.
Au lieu de se prendre la tête avec des recettes qui prennent une heure et demie, on essaie de montrer comment en quinze minutes chrono, tu peux avoir un petit-déj stylé, que ce soit un brunch ou juste un snack. La saison 2 sera sur le même principe, mais on essaiera d’avoir des invités, de nouvelles recettes…
SB : Votre com tourne autour de la culture hip-hop. Pourquoi ce choix ?
Bakang : On est des amoureux de culture en général, et on a toujours baigné dans le hip-hop avec tout ce qui tourne autour. L’art, la musique, la danse, l’entreprenariat bien sûr, et son évolution fulgurante vers le cinéma, la technologie, le sport… Ce n’est même pas un choix, c’est naturel. On vit avec notre génération.
SB : Du coup, vos playlists doivent être sympas! Vous écoutez quoi en ce moment ?
Bakang : En ce moment, en R’n’B/soul on écoute H.E.R. ou encore Daniel Ceasar. Au niveau du rap, le nouvel album de J. Cole, KOD, tourne pas mal, et aussi l’album de Nipsey Hussle,Victory Lap.
SB : Vous vendez vos produits sur Internet, mais aussi lors de différents évènements. Comment ça se passe ?
Bakang : À la base, on voulait créer une sorte de “Starbucks Muesli”. On s’est vite rendu compte qu’on n’avait pas les moyens et on s’est demandé comment on pouvait faire pour créer ce qu’on voulait en ayant le minimum mais en satisfaisant toujours le client. On est passé de l’idée de restaurant à celle de triporteur. On a remarqué que dans les petits-déjeuners d’entreprises par exemple, il n’y avait que des croissants. On s’est dit qu’avec notre alternative, on avait exactement ce qu’il leur fallait.
Le premier event qu’on a fait était pour EDF, je crois. Ça a tout de suite pris, le bouche à oreille a suivi et on a vite continué à faire des events. On s’est retrouvés à faire des petits- déj avec notre triporteur un peu partout.



SB : Vous avez toujours en tête de faire une boutique ou un restaurant en dur ?
Bakang : Franchement, ce serait notre rêve ! On aimerait avoir un lieu à nous, pas forcément très grand, mais un endroit où les gens pourraient venir se restaurer. On a pas mal d’idées de recettes. On n’a pas encore les moyens pour faire ça, donc en attendant on installe la marque, on continue à proposer des produits de qualité. Quand le moment d’ouvrir un établissement sera venu, les gens sauront que la promesse sera toujours au rendez-vous.
SB : Vous avez d’autres projets pour la suite ?
Bakang : Le plus gros projet, c’est vraiment celui du mix sur-mesure, de la nutrition personnalisée. Aussi, à la fin de l’année, on compte lancer des barres protéinées pour les sportifs et aussi des barres snacking. Beaucoup de nos clients sont des sportifs. On aimerait aussi garder intact notre état d’esprit. On veut rendre la nourriture saine plus accessible et toujours meilleure et on essaie d’aller le plus loin possible dans cette idée-là. On aimerait avoir un impact social en considérant notre start-up comme une personne, un humain.
SB : On imagine que votre alimentation est saine et variée, mais vous avez bien quelques plaisirs coupables…
Bakang : [Rires.] On en a plein ! On se dit que la vie est une question de balance. Si tu manges bien tout au long de la semaine, tu peux te taper ton burger sans problème. Même si je pense qu’il faut savoir choisir les ingrédients. Personnellement, j’ai plein de plaisirs, je fais beaucoup de sport donc ça va, mais j’adore les pizzas, les burgers. On a des potes qui ont un restau qui s’appelle Jah Jah by Le Tricycle et c’est une tuerie. Quand on va là-bas, on se met bien.
DEAR MUESLI
dearmuesli.com